Message à la fin des 42èmes Journées de Spiritualité Salésienne

À ma chère Famille

Mes chers fils et filles,

Le rêve qui fait rêver. Voici l’héritage que je vous laisse : un rêve. Ce rêve qui a guidé ma vie. Maintenant, c’est votre rêve. Ce que j’ai eu de plus précieux, je vous le donne. Il est venu d’en haut et, comme tout ce qui est né de Dieu, il ne peut pas mourir. C’était ma vocation et ma mission.

Si vous êtes ici aujourd’hui, c’est parce que vous avez été choisis pour une mission. Voici votre vocation : vous êtes appelés à poursuivre ce que j’ai commencé. À réaliser aujourd’hui tous les rêves de Dieu, qui sont aussi les miens. Et à les réaliser ensemble, en famille.

C’est pourquoi je vous demande de partir. Encore une fois, partez. Partir sans relâche, sans cesse.
Comme Abraham, comme Joseph et Marie, comme Lévi, Simon, André et tous les autres. Comme moi. Pars, dit Dieu. Je te dirai où tu dois aller. Ne vous lassez pas. Ne vous arrêtez jamais.
Je vous l’ai souvent dit : nous nous reposerons au Paradis. Que ce soit votre direction. Aller au Paradis et emmener avec vous le plus grand nombre possible de garçons, de filles et de jeunes.

Croyez aux vérités les plus hautes et les plus belles. Ayez confiance en Dieu le Créateur, en l’Esprit Saint qui entraîne vers le bien, dans l’étreinte du Christ présent en chaque personne et qui attend tous à la fin de leur existence ; croyez, Il vous attend, en famille.
Faites confiance à la Maîtresse, laissez-la vous prendre par la main. Elle ne vous abandonnera jamais.
Une mère garde toujours le feu allumé et la porte ouverte.

Où que vous soyez, construisez ! Toujours debout. Si vous êtes à terre, relevez-vous ! Le monde a besoin de toi ! Notre troupeau est menacé, les loups rôdent : leurs crocs s’appellent violence physique, violence affective et sexuelle, violence économique, cyberviolence et la terrible exclusion sociale.

Aimez les gens. Aimez-les un par un. Respectez le chemin de chacun, qu’il soit linéaire ou tourmenté, car chaque personne est sacrée.
Pleurez avec ceux qui pleurent, mais travaillez pour qu’il n’y ait plus de larmes dans ce monde. « Ne pleure pas », a dit Jésus à la veuve de Naïm. Rendez les enfants vivants aux mères de ce monde.

Que votre façon d’aimer soit une force transformatrice qui mène au bonheur. Ayez un amour limpide, semez la joie et partout où vous passez, soyez une bénédiction. Ne gaspillez pas votre vie. Contaminez le monde avec votre joie.

Sauvez-vous de l’indifférence. Accueillez le miracle de la lumière, de l’eau vive et du pain partagé. Rappelez-vous que la foi humanise. Toujours. Observez, apprenez et soyez patients, et laissons Dieu dicter le calendrier de la Providence.

Ne laissez pas de place aux pensées amères et sombres. Ce monde est le premier miracle que Dieu a fait, et Dieu a placé entre vos mains la grâce de nouveaux miracles. Attendez-vous toujours à un miracle dans votre vie quotidienne.

Synchronisez les battements de votre cœur avec les larmes de tant de jeunes appauvris. Et avec la colère de ceux qui n’ont rencontré qu’injustice et abus. Gardez vos portes toujours ouvertes. Soyez responsables de ce monde et de la vie de chaque jeune. Pensez que toute injustice à l’égard d’un pauvre est une blessure ouverte dans le cœur de Dieu.

Travaillez à la paix entre les hommes et n’écoutez pas la voix de ceux qui répandent la haine et la division. Faites régner la paix et le pardon dans vos foyers. Tous ensemble, formez une vraie famille, une cité solide, un espace inclusif. Un oratoire. Soyez un oratoire.

Que chaque jeune homme et chaque jeune fille que vous rencontrez puisse grandir en sagesse, en âge, en grâce devant Dieu et devant les hommes, et devenir le protagoniste d’une nouvelle humanité.

Chaque jour demandez à Dieu le don du courage. Rappelez-vous toujours que Jésus a vaincu la peur pour nous. Vous vaincrez le monde avec l’arme de Marie, la tendresse. Comme l’a recommandé le pape François, Jésus nous a donné une lumière qui brille dans les ténèbres : défendez-la, protégez-la. Cette seule lumière est la plus grande richesse confiée à votre vie.

Et surtout, rêvez ! N’ayez pas peur de rêver. Rêvez ! Rêvez d’un monde que vous ne voyez pas encore, mais qui viendra sûrement.
Organisez l’espoir. Prenez soin de la création. L’espérance nous amène à croire en l’existence d’une création qui s’étend jusqu’à son accomplissement ultime, lorsque Dieu sera tout en tous.

Notre rêve est comme la vie : c’est tout ce que nous avons.
Ne le laissez pas mourir.
Alors allons, allons et changeons le monde. Ensemble.

Don Bosco