26 Sep 2025, ven

« Reprendre son souffle » 2024. Cours de renouvellement missionnaire salésien

⏱️ Temps de lecture : 6 min.

image_pdfimage_print

Le Secteur Missionnaire de la Congrégation salésienne, dont le siège est à Rome, a organisé un cours de renouvellement missionnaire appelé Breath Course en anglais, pour les missionnaires qui sont déjà en mission depuis de nombreuses années et qui désirent un renouvellement spirituel et une mise à jour.Le cours, qui a commencé à Colle Don Bosco le 11 septembre 2024, s’est achevé avec succès à Rome le 26 octobre 2024.

Le cours « Reprendre son souffle » a été suivi par 24 personnes provenant de 14 pays : Azerbaïdjan, Botswana, Brésil, Cambodge, Érythrée, Inde, Japon, Nigeria, Pakistan, Philippines, Samoa, Soudan du Sud, Tanzanie et Turquie. Bien que les participants fussent originaires de pays différents avec des antécédents culturels différents et membres de différentes branches de la famille salésienne, nous avons rapidement établi un lien très fort entre nous et nous nous sommes tous sentis à l’aise comme en famille.

L’une des particularités du cours « Reprendre son souffle » a été qu’il s’agissait d’un cours missionnaire auquel participaient pour la première fois divers membres de la Famille salésienne : 16 Salésiens de Don Bosco (SDB), 3 Sœurs de la Charité de Jésus (SCG), 2 Sœurs Missionnaires de Marie Auxiliatrice (MSMHC), 2 Sœurs de la Visitation de Don Bosco (VSDB) et 1 Salésien Coopérateur. Un autre aspect positif a été l’expérience vécue en compagnie de certains membres moins connus et plus petits de la Famille salésienne.

Les sept semaines du Cours ont été un temps de renouveau spirituel qui nous a permis d’approfondir notre connaissance de Don Bosco, de son histoire, de son charisme, de son esprit et de la spiritualité salésienne, et de mieux connaître les autres membres de la Famille salésienne. Pour nous aider à personnaliser et à approfondir nos valeurs salésiennes et notre vocation missionnaire, nous avons pu profiter de beaucoup d’initiatives : la lectio divina salésienne, les pèlerinages sur les lieux liés à la vie et à l’apostolat de Don Bosco aux Becchi, à Castelnuovo Don Bosco, à Chieri et au Valdocco, les journées passées à Annecy et à Mornèse, le pèlerinage sur les pas de saint Paul Apôtre à Rome, la participation à l’audience générale du Pape François au Vatican, la visite à la Basilique du Sacré-Cœur construite par Don Bosco et à la Maison Généralice des Salésiens, le partage d’expériences missionnaires entre tous les participants au cours, la participation au solennel « Envoi missionnaire » dans la Basilique Marie-Auxiliatrice au Valdocco, les temps quotidiens de prière et de réflexion personnelle, la célébration eucharistique commune, etc. À tout cela s’ajoutent les journées passées à Rome qui ont permis de réfléchir sur les différents aspects de la théologie de la mission, les sessions sur la pastorale salésienne des jeunes, le discernement personnel, la formation permanente, la catéchèse missionnaire, la formation affective, le volontariat missionnaire, l’animation missionnaire de la Congrégation, etc. Le pèlerinage à Assise, lieu sanctifié par saint François d’Assise, sur le thème « rendre grâce », « repenser » et « relancer », a été l’occasion de remercier Dieu pour notre vocation missionnaire et de lui demander la grâce de retourner sur nos terres de mission avec un plus grand enthousiasme pour faire mieux à l’avenir. Une autre particularité de ce Cours était qu’il n’était pas de nature académique, avec des crédits, des thèses, des examens et des évaluations, mais qu’il mettait l’accent sur la Parole de Dieu, le partage d’expériences, la réflexion, la prière et la contemplation, avec un minimum d’apports théoriques.

En tant que participants au cours « Reprendre son souffle », nous avons eu le privilège spécial d’assister au 155e « Envoi missionnaire » dans la Basilique Marie-Auxiliatrice à Valdocco, Turin, le 29 septembre 2024. Un total de 27 salésiens, presque tous très jeunes, sont partis comme missionnaires pour différents pays après avoir reçu la croix missionnaire des mains du Père Stefano Martoglio, Vicaire du Recteur Majeur. Cet événement mémorable nous a rappelé notre propre réception de la croix missionnaire et notre départ en mission, il y a de nombreuses années. Nous avons également pris conscience de l’envoi missionnaire ininterrompu au Valdocco depuis 1875 et de l’engagement permanent de la Congrégation salésienne dans la ligne du charisme missionnaire de Don Bosco.

Un aspect très enrichissant du Breath Course a été le partage des histoires de vocation et des expériences missionnaires de tous les participants. Chacun s’est préparé à l’avance et a partagé l’histoire de sa vocation et ses expériences missionnaires d’une manière créative. Les uns ont partagé leurs expériences sous la forme de la simple narration, d’autres ont utilisé des photos, des vidéos et des présentations PowerPoint. Il y a eu beaucoup de temps pour interagir avec chacun des missionnaires afin de clarifier les doutes et de recueillir plus d’informations sur la vocation missionnaire de chacun, sur son pays et sa culture. Ce partage a été un excellent exercice spirituel, car chacun d’entre nous a eu l’occasion de réfléchir profondément à sa vocation missionnaire et de découvrir la main de Dieu à l’œuvre dans sa vie. Ce voyage intérieur a été très formateur et nous a permis de renforcer notre vocation missionnaire et de nous engager plus généreusement dans la Missio Dei (Mission de Dieu).

Pendant le Breath Course, à travers le partage de nos expériences missionnaires, nous avons été une fois de plus profondément convaincus que la vie d’un missionnaire n’est pas facile. La plupart des missionnaires travaillent dans des « périphéries » de différentes sortes (géographiques, existentielles, économiques, culturelles, spirituelles et psychologiques), et bon nombre d’entre eux dans des conditions très difficiles, dans des circonstances éprouvantes et avec de nombreuses privations. Dans de nombreux contextes, il n’y a pas de liberté religieuse permettant de prêcher ouvertement l’Évangile. Dans d’autres endroits, des gouvernements aux idéologies extrémistes s’opposent au christianisme et ont mis en place des lois anti-conversion. Dans certains pays, il est interdit de révéler son identité sacerdotale ou religieuse. Il y a aussi des endroits où ni l’institution catholique ni le personnel religieux ne peuvent exposer des symboles religieux chrétiens tels que la croix, la Bible, des statues du Christ ou de saints, ou des vêtements religieux. Il y a des territoires où les missionnaires ne peuvent pas se réunir pour des réunions ou des exercices spirituels, ni mener une vie communautaire. Il y a des nations qui n’autorisent aucun missionnaire chrétien étranger à entrer sur leur territoire et qui bloquent toute aide financière de l’étranger aux institutions chrétiennes. Il y a des terres de mission qui n’ont pas assez de vocations à la vie sacerdotale et religieuse et, par conséquent, le missionnaire est accablé par de nombreuses tâches et responsabilités. Il y a aussi des situations où les missionnaires doivent trouver les ressources financières nécessaires pour faire face aux dépenses ordinaires liées au fonctionnement d’institutions telles que les écoles, les internats, les instituts techniques, les centres de jeunes, les dispensaires, etc. Certaines missions ne disposent pas des ressources financières nécessaires pour construire les infrastructures indispensables ou pour recruter des personnes qualifiées pour enseigner dans les écoles et les instituts techniques ou pour fournir des soins de santé de base aux pauvres. Cette liste de problèmes rencontrés par les missionnaires n’est pas exhaustive. Mais ce qu’il y a de positif chez les missionnaires, c’est qu’ils sont profondément croyants et heureux de leur vocation missionnaire. Ils sont heureux d’être avec les gens et satisfaits de ce qu’ils ont. Confiants dans la Providence de Dieu, ils poursuivent leur travail missionnaire en dépit de nombreux défis et difficultés. Certains missionnaires sont des exemples lumineux de sainteté chrétienne et font de leur vie une puissante annonce de l’Évangile. Ces valeureux missionnaires méritent notre reconnaissance, nos encouragements et notre soutien spirituel et matériel pour poursuivre leur travail missionnaire.

Je tiens à remercier tout particulièrement tous les membres du secteur missionnaire qui ont beaucoup travaillé et consenti de nombreux sacrifices pour organiser le BreathCourse 2024. J’espère que le Secteur Mission continuera à offrir ce cours chaque année et, si possible, dans différentes langues et avec la participation d’un plus grand nombre de groupes de la Famille salésienne, en particulier les plus petits et les moins connus. Le cours donnera certainement aux missionnaires l’opportunité d’un renouveau spirituel, d’une mise à jour théologique, d’un repos physique et mental, qui sont essentiels pour offrir un service missionnaire et pastoral de meilleure qualité dans les missions et pour établir des liens plus étroits entre les membres de la Famille salésienne.

P. Jose Kuruvachira, sdb

By Editor BSOL

Éditeur du site Web.