26 Sep 2025, ven

Don Bosco. Un Ave Maria à la fin de la Sainte Messe

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La dévotion de saint Jean Bosco à l’égard de la Sainte Vierge est bien connue. Les grâces reçues de Marie Auxiliatrice, même les grâces extraordinaires et miraculeuses, sont peut-être aussi partiellement connues. Ce qui est probablement moins connu, c’est la promesse faite à la Vierge d’emmener au Paradis ceux qui, pendant toute leur vie, ont associé un Ave Maria à la Sainte Messe.


Le fait que le saint ait eu une porte ouverte au Paradis pour ses prières est bien connu. Même lorsqu’il était clerc au séminaire, ses prières étaient exaucées et, pour déguiser cette intervention auprès du Ciel, il a utilisé pendant un certain temps l’astuce des pilules de pain au lieu de médicaments miraculeux, jusqu’à ce qu’il ait été découvert par un vrai pharmacien. Les nombreuses demandes d’intercession et les nombreux miracles qui se sont produits dans sa vie, abondamment relatés par ses biographes, confirment cette puissante intercession.

La promesse d’avoir plusieurs milliers de jeunes avec lui au paradis, qu’il a reçue de la Sainte Vierge, est confirmée par deux séminaristes qui l’ont entendu raconter dans une mutuelle d’exercices spirituels aux clercs du séminaire épiscopal de Bergame. L’un d’eux, Angelo Cattaneo, futur Vicaire apostolique du Sud Honan en Chine, a témoigné dans un document adressé au Père Michael Rua, et l’autre, Stefano Scaini, devenu ensuite jésuite, a lui aussi laissé un témoignage dans un document adressé aux Salésiens. Voici le premier témoignage.

D. Bosco a parlé des pièges que le démon tendait aux jeunes pour les détourner de la confession et leur a dit qu’il aurait aimé révéler aux personnes qui le lui demandaient l’état spirituel de leur âme.
[…]
Quand, après un sermon aux séminaristes [de Bergame], l’un d’eux [Angelo Cattaneo] se présenta à Don Bosco avec une liste de péchés à la main, le saint la jeta au feu et énuméra ensuite tous ces péchés comme s’il les lisait. Puis il dit à ses auditeurs attentifs qu’il avait obtenu de la Vierge la promesse d’avoir plusieurs milliers de jeunes avec lui au paradis, à condition qu’ils récitent un Ave Maria tous les jours pendant la messe, tout au long de leur vie terrestre. (Pilla Eugenio, I sogni di Don Bosco, p. 207)

Et aussi le second.


Très Révérend Monsieur

Heureux de pouvoir apporter mon petit tribut d’estime et d’affection reconnaissante à la sainte mémoire de Don Bosco, je vous raconte quelque chose qui ne sera peut-être pas inutile à ceux qui auront le bonheur d’écrire sa vie.
En 1861, c’est le très vénéré Don Bosco qui dicta les Exercices spirituels aux clercs du Séminaire épiscopal de Bergame, dont je faisais partie.
Or, dans l’un de ses sermons, il nous a dit quelque chose comme ceci :  » En une certaine occasion, j’ai pu demander à Marie Très Sainte la grâce d’avoir avec moi au Paradis plusieurs milliers de jeunes (je crois qu’il a aussi dit le nombre de milliers, mais je ne me souviens plus), et Notre Dame Très Sainte me l’a promis. Si les autres souhaitent également faire partie de ce nombre, je suis très heureux de les inscrire, à condition qu’ils récitent un Ave Maria tous les jours jusqu’à la fin de leur vie, et si possible au moment où ils entendent la Sainte Messe, ou plutôt au moment de la Consécration.
Je ne sais pas ce que les autres ont fait de cette proposition, mais pour ma part je l’ai accueillie avec joie, étant donné la haute estime dans laquelle Don Bosco me tenait à l’époque, et je n’ai jamais manqué un seul jour dont je me souvienne en récitant l’Ave Maria selon cette intention. Mais au fil des années, un doute s’est installé en moi, que j’ai fait résoudre par Don Bosco lui-même ; et voici comment.
Le soir du 3 janvier 1882, me trouvant à Turin et me rendant à Chieri pour entrer au noviciat de la Compagnie de Jésus, je demandai et obtins la permission de parler à Don Bosco. Il me reçut avec beaucoup de gentillesse et, lui ayant dit que j’étais sur le point d’entrer au noviciat de la Compagnie, il me dit : – Oh ! comme j’aime cela ! Quand j’apprends que quelqu’un entre dans la Compagnie de Jésus, j’éprouve autant de plaisir que s’il entrait parmi mes salésiens.
Je lui ai donc dit :  » Si vous me le permettez, je voudrais vous demander d’éclaircir quelque chose qui me tient à cœur. Vous rappelez-vous quand vous êtes venu au séminaire de Bergame pour nous donner les Exercices spirituels ? – Oui, je m’en souviens. – Vous souvenez-vous de nous avoir parlé d’une grâce demandée à la Vierge, etc. – et je lui ai rappelé ses paroles, le pacte, etc. – Oui, je me souviens – eh bien, j’ai toujours récité cet Ave Maria, je le réciterai toujours… mais… Votre Seigneurie nous a parlé de milliers de jeunes, je ne suis déjà plus dans cette catégorie… et donc je crains de ne pas faire partie du nombre de chanceux…
Et Don Bosco avec une grande confiance : – Continuez à réciter cet Ave Maria et nous serons ensemble au Paradis. – Ainsi, après avoir reçu la Sainte Bénédiction et lui avoir baisé la main avec affection, je suis reparti plein de consolation et de la douce espérance de me retrouver un jour au Paradis avec lui.
Si votre Seigneurie croit que cela peut être une source de gloire pour Dieu et d’honneur pour la sainte mémoire de Don Bosco, sachez que je suis tout à fait disposé à en confirmer la teneur, même par mon serment.
Lomello, le 4 mars 1891.

Très humble serviteur dévoué
V. Stefano Scaini S.I. [MB VI,846].

Ces témoignages montrent à quel point le salut éternel était au cœur de Don Bosco. Dans toutes ses initiatives éducatives et sociales, très nécessaires d’ailleurs, il ne perdait pas de vue le but ultime de la vie humaine, le Paradis. Il voulait préparer tout le monde à ce dernier examen de la vie, et c’est pourquoi il insistait pour que les jeunes soient habitués à faire l’exercice de la bonne mort chaque fin de mois, en se rappelant les dernières choses, appelées aussi les novissimi : la mort, le jugement, le Ciel et l’enfer. Et pour cela, il avait demandé et obtenu cette grâce spéciale de Marie Auxiliatrice.

Bien sûr, il nous semble étrange aujourd’hui que cette prière ait été faite au cours de la Sainte Messe et au moment même de la Consécration. Mais pour comprendre cela, il faut se rappeler qu’à l’époque de Don Bosco, la Messe était célébrée entièrement en latin, et comme la grande majorité des fidèles ne connaissait pas cette langue, il était facile de se laisser distraire au lieu de prier. Pour trouver un remède à ce penchant humain, il recommandait diverses prières au cours de la célébration.

Peut-on aujourd’hui réciter cet Ave Maria à la fin de la célébration ? Don Bosco lui-même nous le fait comprendre : «  Si possible pendant que vous écoutez la Sainte Messe… « . De plus, les normes liturgiques actuelles ne recommandent pas d’insérer d’autres prières en dehors de celles du Missel.
Pouvons-nous espérer que cet Ave Maria nous ajoutera au nombre des bénéficiaires de la promesse ? En vivant dans la grâce de Dieu, en la pratiquant toute notre vie, et en nous inspirant de la réponse de Don Bosco à Stefano Scaini : « Continuez à réciter cet Ave Maria et nous serons ensemble au Paradis », nous pouvons répondre par l’affirmative.

By Editor BSOL

Éditeur du site Web.