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Nous avons posé quelques questions au P. Aurélien MUKANGWA, Supérieur de la Visitation Afrique Congo Congo (ACC), pour les lecteurs du Bulletin salésien OnLine.
Le P. Aurélien est né le 9 novembre 1975 à Lubumbashi, République Démocratique du Congo. Il a effectué son noviciat à Kansebula du 24 août 1999 au 24 août 2000. Il a ensuite émis sa profession perpétuelle à Lubumbashi le 8 juillet 2006 et a été ordonné prêtre le 12 juillet 2008.
Au niveau local, il a occupé les postes de Directeur à Uvira, Kinshasa, Lukunga et Le Gombe, et de Doyen d’École à Masina. Avant la naissance de l’actuelle Vice-province ACC, c’est lui qui a été choisi comme Supérieur de la Délégation de RDC-OUEST, pour quatre ans, et au moment de cette nomination, il était à nouveau Délégué du Provincial dans la nouvelle Délégation AFC Est , dont le siège est à Goma.
Le P. Mukangwa est le fils de Donatien Symba Mukangwa et de Judith Munyampala Mwange, titulaire d’un Diplôme en Pédagogie. Il a pris ce nouveau service d’animation et de gouvernance de l’ACC Visitatory – couvrant une partie de la République démocratique du Congo et de la République du Congo – pour la période de six ans 2023-2029.
Pouvez-vous nous faire une présentation de vous-même ?
Je réponds au nom de Mukangwa Mwanangoy Aurélien, né à Lubumbashi (Haut Katanga) en République Démocratique du Congo, le 09 novembre 1975 de papa Donatien Symba Mukangwa et de maman Judith Munyampara Mwange, tous décédés. Je suis le deuxième d’une famille de 11 enfants dont 7 garçons et quatre filles.
Je suis salésien de Don Bosco il y a bientôt 24 ans, c’est-à-dire depuis le 24 août 2000. Et depuis le 24 mai 2023, j’ai été installé comme le deuxième supérieur provincial de la vice-province Marie Auxiliatrice Afrique Congo-Congo (ACC). Juste après la formation initiale, j’ai travaillé à Uvira, Kinshasa, Lubumbashi, Goma ; et actuellement je suis au siège de la vice-province à Kinshasa.
Quelle est l’histoire de votre vocation ?
Merci beaucoup pour cette belle question que je trouve très essentielle parce que l’important pour moi c’est la rencontre avec Don Bosco qui a fait que je sois appelé salésien.
L’influence vocationnelle que j’ai eu est tributaire du lieu de ma naissance, de mon enfance et de ma jeunesse. Je suis né et j’ai grandi dans une commune qui, sur le plan pastoral, était exclusivement desservie par les salésiens de Don Bosco. A l’époque toutes les paroisses de la commune Kenya (Lubumbashi-RDC) étaient gérés par les salésiens de Don Bosco. Mon premier contact avec les salésiens, c’est à l’école maternelle (4 ans) ; j’y ai vu des salésiens comme les pères Eugène, Carlos Sardo, Angelo Pozzi, Luigi Landoni. Dans ma paroisse Saint Benoit (commune Kenya), très petit, je fréquentais l’oratoire, la plaine des jeux où j’ai rencontré aussi le Père Jacques Hantson, sdb et les jeunes salésiens en formation qui venaient de Kansebula (post-noviciat). J’ai connu aussi dans la même paroisse le Père André Ongenaert, sdb. Vers 1987, la famille a déménagé dans le quartier qui est derrière la Cité des jeunes de Lubumbashi fondée par les salésiens. Et là j’ai eu le privilège de connaître beaucoup de salésiens africains et missionnaires.
Ainsi, dès le bas âge, j’ai nourri le désir de devenir comme ces salésiens qui venaient faire la pastorale dans ma paroisse parce qu’ils m’inspiraient beaucoup par leur façon de faire et d’être avec nous, leur manière d’accueillir les enfants et la disponibilité qu’ils avaient pour écouter les jeunes, surtout leur engagement au service de la jeunesse pauvre et la joie qu’ils mettaient autour de nous tous.
Comment avez-vous connu Don Bosco / les Salésiens ?
Comme dit précédemment, j’ai connu Don Bosco à travers les salésiens de Don Bosco dans ma paroisse, dans mon école, dans ma formation à travers les salésiens, les livres et les films sur Don Bosco.
Te souviens-tu d’un éducateur en particulier ?
Du Père Jacques Hantson pour son esprit salésien et missionnaire avec lequel il nous encadrait au patronage (oratoire) de la paroisse Saint Benoît à Lubumbashi. Le père Hantson fut missionnaire belge et aujourd’hui il repose auprès du père céleste.
Quelles sont les plus grandes difficultés que vous avez rencontrées ?
Les plus grandes difficultés rencontrées jusqu’à présent c’est la misère de la jeunesse abandonnée par l’Etat, les parents et les adultes ; une jeunesse devenue victime de la guerre, du chômage, de la drogue, de la prostitution, de la pauvreté, de l’exploitation sous diverses formes. L’autre difficulté c’est le manque de vraies réponses aux problèmes de la jeunesse et le manque des ressources humaines, matérielles et financières pour secourir convenablement cette jeunesse en difficulté et la vulnérabilité est avérée.
Quelle est votre meilleure expérience ?
Ma meilleure expérience dans ma vie salésienne est l’accompagnement dans la maison du prénoviciat comme assistant, dans les activités oratoriennes, la pastorale scolaire et sociale.
Avec le temps j’ai appris que de l’expérience positive comme négative, il faut tirer de bonnes leçons pour la vie et chercher à positiver afin de rendre concrète l’optimisme salésien.
Les chrétiens de la région sont-ils persécutés ?
Je dois dire ici que l’espace géographique de notre vice-province est, par grâce, majoritairement chrétienne. Ainsi, les chrétiens n’y sont pas persécutés. Cependant, ils sont parfois victimes de la situation socio-politique et sécuritaire qui se vit dans les pays que composent notre Vice-province.
Quels sont les grands défis de l’évangélisation et de la mission aujourd’hui ?
Aujourd’hui les grands défis de l’évangélisation et de la mission est celui du monde numérique où nous trouvons un nombre assez important des jeunes qui se confrontent à l’Intelligence Artificielle avec son lot de pièges.
De manière encore spécifique pour notre Vice-province, un autre défi est celui de l’expansion de la mission salésienne dans l’ensemble de notre territoire géographique. Il y a des jeunes qui sont dans les périphéries et qui ont besoin du charisme de Don Bosco. Mais pour cela, il faut un grand investissement dans la formation du salésien de qualité, vraiment « passionné pour Jésus-Christ est consacré aux jeunes ».
Quelle place occupe Marie Auxiliatrice dans la vie ?
Comme chrétien catholique et de surcroit salésien de Don Bosco, Marie a une place importante dans ma vie. J’ai appris grâce à la spiritualité salésienne d’approfondir la dimension de la dévotion à Marie Auxiliatrice. Chaque matin à la conclusion de la méditation nous faisons la prière du salésien à Marie Auxiliatrice et je trouve le temps pendant la journée et dans la soirée pour demander le secours de la Vierge Marie pour ma vocation, pour la mission salésienne, pour la famille salésienne et spécialement pour les jeunes. J’ai une très grande confiance en Elle. C’est ma Maman. Elle est intrinsèquement liée à ma vocation ; d’ailleurs je la lui dois.
Que diriez-vous aux jeunes d’aujourd’hui ?
Au regard des défis de la jeunesse actuelle, il y a beaucoup de choses à dire. Aux jeunes, je dis que Dieu leur a fait un grand don en la personne de Don Bosco à travers le charisme salésien. Que chaque jeune qui rencontre Don Bosco a le devoir de bâtir sa vie sur des valeurs salésiennes. Je ne voudrais pas rappeler ici l’ordre que Don Bosco nous avait laissé : « Apprenez aux jeunes la laideur du péché et la beauté de la vertu ». Celui qui n’a pas encore rencontré Don Bosco, qu’il s’adresse à une œuvre salésienne. Chers jeunes vous êtes les protagonistes de votre avenir, un avenir meilleur et radieux ! Ne perdez donc pas le temps. Engagez-vous. Bénéficiez du charisme salésien. Il est là pour vous.