Temps de lecture : 4 min.
Le début de la nouvelle année, dans notre liturgie, est illuminé par la très ancienne bénédiction par laquelle les prêtres israélites bénissaient le peuple : « Que le Seigneur te bénisse et te garde. Que le Seigneur fasse briller son visage sur toi et te fasse grâce, que le Seigneur tourne son visage vers toi et te donne la paix. »
Chers amis et lecteurs du Bulletin Salésien, au début d’une nouvelle année présentons les uns aux autres nos meilleurs vœux pour le temps à venir, pour le temps qui vient : un cadeau qui contient tous les autres cadeaux pour tous les moments de notre vie.
Mais remplissons ces vœux de contenus qui les illuminent. Donnons la parole à Don Bosco qui, lorsqu’il est arrivé au séminaire de Chieri, s’est attardé sur le cadran solaire qui, encore aujourd’hui, trône sur le mur de la cour. Voici son récit : « En levant les yeux vers un cadran solaire, je lus ce vers : Afflictis lentae, celeres gaudentibus horae. Voilà, dis-je à mon ami, voilà notre programme : restons toujours joyeux et le temps passera vite » (Memorie Biografiche I, 374). Le premier souhait que nous échangeons, pour le vivre, est celui que Don Bosco nous rappelle : vis bien, vis serein et transmets la sérénité à ceux qui t’entourent, le temps aura une autre valeur ! Chaque moment du temps est un trésor, mais c’est un trésor qui passe vite. Le commentaire de Don Bosco était toujours le suivant : « Les trois ennemis de l’homme sont : la mort (qui le surprend) ; le temps (qui lui échappe), le démon (qui lui tend ses pièges) » (MB V, 926).
« Souviens-toi qu’être heureux ce n’est pas avoir un ciel sans tempêtes, une route sans accidents, un travail sans effort, des relations sans déceptions », disait-on autrefois en guise de souhait. « Être heureux ce n’est pas seulement célébrer les succès, mais apprendre les leçons de nos échecs. Être heureux c’est reconnaître qu’il vaut la peine de vivre la vie, malgré tous les défis, les incompréhensions et les périodes de crise. C’est remercier Dieu chaque matin pour le miracle de la vie. »
Un sage avait dans son bureau une énorme horloge à pendule qui, à chaque heure, sonnait avec une lenteur solennelle, mais aussi avec un grand retentissement. « Mais cela ne vous dérange pas ? » demanda un étudiant.
« Non, répondit le sage, car ainsi, à chaque heure, je suis contraint de me demander : qu’ai-je fait de l’heure qui vient de s’écouler ? »
Le temps est la seule ressource non renouvelable. Il s’écoule à une vitesse incroyable. Nous savons que nous n’aurons pas une autre chance. C’est pourquoi tout le bien que nous pouvons faire, l’amour, la bonté et la gentillesse dont nous sommes capables, nous devons les donner maintenant. Parce que nous ne reviendrons pas sur cette terre une autre fois. Avec un perpétuel voile de remords au plus intime de nous-mêmes, nous sentons que Quelqu’un nous demandera : « Qu’as-tu fait de tout ce temps que je t’ai donné ? »
Notre espérance s’appelle Jésus
Dans le nouveau temps que nous venons de commencer, les dates et les chiffres d’un calendrier sont des signes conventionnels, signes et chiffres inventés pour mesurer le temps. Dans le passage de l’année écoulée à la nouvelle année, très peu de choses ont changé, et pourtant la perception d’une année qui se termine nous oblige toujours à faire un bilan. Combien avons-nous aimé ? Combien avons-nous perdu ? Combien sommes-nous devenus meilleurs, ou combien sommes-nous devenus pires ? Le temps qui passe ne nous laisse jamais pareils.
Au lever de la nouvelle année, la liturgie a une manière particulière de nous faire faire un bilan. Elle le fait à travers les mots initiaux de l’Évangile de saint Jean, des mots qui peuvent sembler difficiles mais qui reflètent en réalité la profondeur de la vie : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Tout a été fait par lui, et sans lui rien n’a été fait de tout ce qui existe. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, mais les ténèbres ne l’ont pas accueillie. » Au fond de chaque vie résonne une Parole plus grande que nous. C’est la raison pour laquelle nous existons, que le monde existe, que chaque chose existe. Cette Parole, ce Verbe, est Dieu lui-même, est le Fils, est Jésus. Le nom de la cause pour laquelle nous avons été créés s’appelle Jésus.
C’est Lui la véritable raison pour laquelle chaque chose existe, et c’est en Lui que nous pouvons comprendre ce qui existe. Notre vie ne doit pas être jugée en la confrontant à l’histoire, aux événements et aux mentalités. Notre vie ne peut pas être jugée en nous regardant nous-mêmes et notre seule expérience. Notre vie est compréhensible seulement si nous l’approchons de Jésus. En Lui, tout prend un sens et une signification, même ce qui nous est arrivé de contradictoire et d’injuste. C’est en regardant Jésus que nous comprenons quelque chose de nous-mêmes. Un psaume le dit bien quand il affirme : « À ta lumière, nous voyons la lumière. »
Telle est la façon de voir le Temps selon le Cœur de Dieu, et c’est ainsi que nous espérons vivre ce nouveau temps.
À nous tous, à la famille salésienne, à la Congrégation la nouvelle année apportera d’importants événements et nouveautés. Toutes dans la grâce du Jubilé que nous vivons dans l’Église.
Dans l’esprit du Jubilé, laissons-nous porter par l’Espérance qui est la présence de Dieu dans notre vie.
Le mois de janvier, premier mois de cette nouvelle année, est parsemé de fêtes salésiennes qui nous mènent à la Fête de Don Bosco. Remercions Dieu pour sa délicatesse qui nous permet de commencer ainsi la nouvelle année.
Laissons le mot de la fin à Don Bosco et fixons dans notre mémoire cette maxime, pour qu’elle façonne notre 2025 : Mes chers fils, gardez le temps et le temps vous gardera éternellement (MB XVIII 482, 864).

