26 Sep 2025, ven

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Un confrère m’a dit : « Père, nous avons seulement besoin de ta proximité, de ton écoute, de ta prière. Cela nous console, nous encourage et nous donne force et espérance pour que nous continuions à servir les jeunes, pauvres et blessés, effrayés et terrorisés ! »


Le 25 mars 2025, l’Église célèbre la solennité de l’Annonciation de l’Ange Gabriel à Marie. L’une des solennités les plus significatives pour la foi chrétienne. En cette solennité, nous commémorons l’initiative de Dieu qui entre dans cette histoire humaine qu’il a lui-même créée. En ce jour, dans la Sainte Eucharistie, nous récitons le Credo et, lorsque nous professons que le Fils de Dieu s’est fait homme, nous, croyants, nous agenouillons en signe d’émerveillement devant cette initiative merveilleuse de Dieu devant laquelle il ne nous reste qu’à nous mettre à genoux.
Dans l’expérience de l’Annonciation, Marie a peur : « Ne crains pas, Marie », lui dit l’Ange. Après avoir exprimé ses questions, étant assurée qu’il s’agit du projet de Dieu pour elle, Marie répond par une simple phrase qui reste pour nous aujourd’hui un rappel et une invitation. Marie, la Bénie entre les femmes, dit simplement : « Qu’il me soit fait selon ta parole ».
Le 25 mars dernier, le Seigneur a frappé à la porte de mon cœur à travers l’appel que mes frères du Chapitre Général 29 m’ont adressé. Ils m’ont demandé de me rendre disponible pour assumer la mission d’être Recteur Majeur des Salésiens de Don Bosco, la Congrégation de Saint François de Sales. J’avoue que sur le coup, je sentais le poids de l’invitation, des moments qui désorientent parce que ce que le Seigneur me demandait n’était pas une chose légère. Le fait est que lorsque l’appel arrive, nous, en tant que croyants, entrons dans cet espace sacré où nous ressentons fortement le fait que c’est Lui qui prend l’initiative. La seule voie devant nous est de simplement nous abandonner entre les mains de Dieu, « sans si et sans mais ». Et tout cela n’est naturellement pas facile.

« Tu verras comment le Seigneur travaille »
Au cours de ces premières semaines, je me demande encore, comme Marie, quel est le sens de tout cela ? Puis, petit à petit, je commence à ressentir cette consolation qu’un de mes Provinciaux me disait autrefois : « Quand le Seigneur appelle, c’est Lui qui prend l’initiative, c’est de Lui que dépend ce qu’on fait. Quant à toi, tiens-toi seulement prêt et disponible. Tu verras comment le Seigneur travaille. »
À la lumière de cette expérience personnelle, mais d’une portée très vaste, car il s’agit de la Congrégation Salésienne et de la Famille Salésienne, je me suis immédiatement tourné vers mes chers frères Salésiens. Dès le premier instant, je leur ai demandé de m’accompagner de leur prière, de leur proximité, de leur soutien.
Je dois avouer que, dès ces premières semaines, je sens que cette mission doit s’inspirer de Marie. Après l’annonce de l’Ange, elle s’est mise en route pour aider sa cousine Élisabeth. C’est ainsi que je me suis mis à servir mes frères, à les écouter, en leur partageant et en leur assurant le soutien de toute la Congrégation, spécialement pour ceux qui vivent dans des situations de guerres, de conflits et de pauvreté extrême.
J’ai été frappé par le commentaire d’un provincial qui vit une situation extrêmement difficile avec ses confrères. Après un entretien très fraternel, il m’a dit : « Père, nous avons seulement besoin de ta proximité, de ton écoute, de ta prière. Cela nous console, nous encourage et nous donne force et espérance pour continuer à servir les jeunes, pauvres et blessés, effrayés et terrorisés ! » Après ce commentaire, nous sommes restés silencieux, lui et moi, avec quelques larmes qui coulaient de ses yeux et, je dois le dire, aussi des miens.
Après la rencontre, je suis resté seul dans mon bureau. Je me suis demandé si la mission que le Seigneur me demande d’accepter est sans doute celle de me rendre frère auprès de mes frères qui souffrent mais espèrent ? Qui se battent pour faire le bien pour les pauvres et n’ont aucune intention d’arrêter ? Je sentais en moi une voix qui me disait qu’il vaut la peine de dire « oui » quand le Seigneur frappe à la porte, quoi qu’il en coûte !

By P. Fabio ATTARD

Recteur Majeur des Salésiens de Don Bosco